Le Rossignol, Stravinsky / Les Mamelles de Tirésias, Poulenc

mise en scène d’Olivier Py

L’intention dramaturgique d’Olivier Py

Les Mamelles de Tirésias, un opéra court de Poulenc, a, dès sa création, été précédé d’un autre opéra (à l’époque, Madame Butterfly). Pour sa production au Théâtre des Champs-Elysées, Olivier Py a initié sa réflexion à partir d’une citation de Poulenc qui, rédigeant Les Mamelles de Tirésias, avait écrit : « J’en étais encore au Rossignol« . Créé en 1914, Le Rossignol ne précède que de trois ans la pièce d’Apollinaire, Les Mamelles de Tirésias, que Poulenc utilise ensuite pour le livret de son opéra.

L’idée d’associer les deux ouvrages au cours de la même soirée va au-delà des liens de parenté musicaux et historiques. D’un conte philosophique pour les enfants, on passe à un conte surréaliste « pour faire des enfants« . Olivier Py choisit alors de monter les deux œuvres en un seul et même spectacle : une fois, vu de coulisses, la deuxième fois, vue de face.

Dans Le Rossignol, un directeur de cabaret se meurt en coulisses. Seule la voix du Rossignol (le nom de scène de la chanteuse de la troupe qui interprète le rôle de Thérèse dans Les Mamelles) peut le sauver. Chaque événement, chaque costume ou élément de décor que le public voit dans Le Rossignol a son verso dans Les Mamelles : de fait, les deux opéras se déroulent simultanément sur scène.

Les deux œuvres traitent de la question de la mort, et, pour Les Mamelles, sur cette étrange forme de la mort qu’est la sexualité. Dans Le Rossignol, la voix d’un petit oiseau extraordinaire, métaphore du sens de la vie, est remplacée par un oiseau mécanique. Dans Les Mamelles, il ne s’agit de rien de moins que de procréation artificielle ! Les deux œuvres tentent de répondre à la même question : peut-on remplacer la vie par quelque chose de synthétique, de technologique ?

La scénographie

L’idée de ce recto-verso intellectuel prend toute sa forme grâce au décor ingénieux de Pierre-André Weitz, qui signe la sa 45e collaboration lyrique avec Olivier Py. L’action se passe au cabaret « Le Zanzibar » (inspiré par un lieu qui a réellement existé, et qui fut le plus ancien bar homosexuel d’Europe, à Cannes, et qui existait à l’époque de Stravinsky, Cocteau et Poulenc).

Le décor présente d’abord les coulisses d’un théâtre, avec, au rez-de-chaussée, les loges et le canapé du directeur, et, au premier étage le passage sur scène et une loge de changement rapide. On aperçoit ainsi en parallèle l’action du Rossignol et certaines actions des Mamelles de Tirésias qui se jouent sur scène, en arrière-plan. Chaque élément de décor, chaque accessoire est réversible. Le décor est retourné à vue, pendant l’entracte.

Le chœur chante depuis les coulisses et depuis la salle dans Le Rossignol, et depuis les loges du décor dans Les Mamelles.

Les costumes sont les mêmes entre les deux opéras, chaque chanteur interprétant plusieurs rôles dans chacun des ouvrages.

Dans la presse

(…) le spectacle fantasque emporte l’adhésion dans un grand sourire.

(…) un public venu nombreux pour applaudir un spectacle auquel on souhaite le même succès que les Carmélites du même Olivier Py.

une direction d’acteur brillante, qui mêle comédie musicale, gags, music-hall et cabaret, sans jamais verser dans l’excès

Olivier Py boucle en beauté, sur le même plateau, son cycle des opéras de Francis Poulenc, avec des Mamelles de Tirésias aussi piquantes et insolentes qu’on pouvait le souhaiter.

C’est pain bénit pour Olivier Py (…) Il lui suffit de laisser parler sa fantaisie et son sens du spectacle, bigarré, queer, flamboyant, parvenant à ne pas être vulgaire(…).

Organisés autour d’un immense escalier, les numéros se succèdent à la manière d’un music-hall sous substance illicite, ponctués de gags, en une chorégraphie virtuose qui suscite l’admiration.

Documentation disponible


Contact:

Baptiste Charroing, Directeur de production et de diffusion
bcharroing@theatrechampselysees.fr

Amélie Deletré, Chargée de production
adeletre@theatrechampselysees.fr

(c) photos : Vincent Pontet