La Bohème, Puccini

mise en scène d’Eric Ruf

L’intention dramaturgique d’Eric Ruf et scénographie

L’action est située à l’intérieur d’un théâtre. Le 1er tableau se déroule à la nuit tombée : Rodolfo peint le rideau de scène rouge, et fait pénétrer dans le théâtre ses trois copains de misère pour un repas de bohème improvisé. Mimi descend sur scène via l’échafaudage – sans doute travaille-t-elle aussi dans le théâtre.

Le 2e et 3e tableaux se déroulent dans des décors aux allures de Cinecittà : les décors du café Momus puis de la barrière de l’Enfer évoquent parfaitement les lieux imaginés par le librettiste, mais ne semblent pas terminés, comme si le spectateurs voyaient l’intérieur d’un atelier décor.

Au 4e tableau, c’est sur le devant de la scène, devant le rideau peint par Rodolfo, que Mimi vient mourir dans les bras de son amour et de ses amis. A sa mort, le rideau se lève, dévoilant une foule de figurants sur un plateau nu, décors rangés. Sommes nous au théâtre ou dans la vraie vie ?

Les costumes de Christian Lacroix, lumière de Bertrand Couderc

Les costumes de Christian Lacroix mèlent plusieurs périodes du XIXe siècle, entre les années évoquées par le roman d’Henri Murget dont le livret de La Bohème est tiré, et l’année de la composition de l’opéra. Exécutés dans tes tons marrons et gris et patinés, les costumes évoquent un mois de février bien froid. Seule la robe orange vif de Musette détonne au milieu de la marée humaine. Au dernier tableau, Mimi arbore une robe rose fuchsia – fastueuse mais déchirée et défraîchie, symbole des jours où, se faisant entretenir, elle s’était éloignée de Rodolfo. Sur fond du rideau rouge peint par Rodolfo, l’orange et le fuchsia des robes créent un embrasement des couleurs qui suit celui de la musique.

La mise en lumière de Bertrand Couderc crée des « niches » lumineuses autour des protagonistes, permettant de rétrécir visuellement la scène au plus près de l’action. Chaque plan devient ainsi un tableau.

Dans la presse

« Un spectacle inoubliable. [Eric Ruf] nous offre ce cadeau : l’impression de découvrir le plus vu et revu des opéras de Puccini avec l’émotion de la première fois. »

En hommage à l’univers du théâtre avec ses toiles peintes un brin désuètes, ses projecteurs et ses accessoires, Éric Ruf (…) offre un terrain de jeu, un espace où le trivial se fait sublime, pour peu qu’on fasse semblant d’y croire.

Tout demeure parfaitement lisible, clair et sans prétention dans cette élégante production aux costumes superbes (signés Christian Lacroix) ».

« un décor magnifique – comme toujours chez l’administrateur de la Comédie-Française –, fait de multiples façades et de nombreux escaliers. Dans cet écrin, la musique est absolument idéale. »

On retrouve dans cette nouvelle Bohème signée Éric Ruf plusieurs qualités qui ont assuré – et assurent ce soir encore – son succès : une direction d’acteurs acérée, qui transforme les chanteurs en véritables comédiens et rend crédible chacun de leurs gestes. Mais aussi – et c’est encore plus rare – un travail scénique réalisé avec la musique, peut-être même à partir de la musique.

Magnifique ! Cette bohème là est d’une beauté et d’une gravité, d’un humour désespéré aussi, à couper le souffle, d’une théâtralité sciemment affirmée, où livret et musique se répondent par la grâce d’une mise en scène respectueuse des deux, la modernité pouvant être aussi dans un certain classicisme (…)

Documentation disponible


Contact:

Baptiste Charroing, Directeur de production
bcharroing@theatrechampselysees.fr

Amélie Deletré, Chargée de production
adeletre@theatrechampselysees.fr

(c) photos : Vincent Pontet